Le dimanche à B.A., y’a toujours des marchés (ferias), la dernière fois j’étais allée à San Telmo, le plus connu mais aussi le plus touristique, cette fois-ci je sais pas pourquoi j’avais décidé de faire confiance à mon Petit Futé (de merde), qui conseillait d’aller plutôt à la feria de Mataderos qui se tient près des anciens abattoirs de la ville, plus traditionnelle et beaucoup moins touristique. Seulement pour y aller fallait prendre un bus pendant 45 minutes (et à B.A. c’est pas évident de prendre le bus, déjà trouver l'arrêt de bus relève de l'exploit…), et après je savais pas du tout où ça se trouvait. Je demande des renseignements au mec de l’hôtel (qui n’en savait guère plus), il m’a juste indiqué quel n° de bus prendre, et m’a presque dissuadé d’y aller car il avait peur que je me perde… Un peu découragée, je me dirige quand même vers l’arrêt de bus, je me dis qu’il serait plus raisonnable de rester dans le quartier (surtout que le soir je partais pour la Patagonie), et puis j’ai demandé à une dame qui attendait là, à ce moment le bus arrive et je sais pas ce qui m’a pris, j’ai sauté dans le bus… on verra bien. Puis le chauffeur m’a gentiment dit où descendre et vers où aller. Et là…wouahh…quelle surprise…des danses traditionnelles, des concerts, des odeurs de barbec’ géant, des stands de toute sorte, et même des démonstrations de gauchos : ils avaient répandu du sable sur la chaussée, et le but du jeu était d’attraper un petit anneau à l’aide d’un bâtonnet, avec le cheval lancé au galop… Une feria plus "ouverte" avec des représentants de la Pampa et du Nord-Ouest, en tout cas une feria haute en couleurs, c'était vraiment super!!!

Encore quelques photos dans Argentine BA (tout à la fin), promis cette fois y'en aura plus sur BA...

Depuis Puerto Iguazu, j’ai rejoint San Ignacio (280km, environ 5h de minibus). Arrivée à l’hôtel, je rencontre dans la chambre Tiziana, une italienne que j’avais aperçu plus tôt à l’office du tourisme. On est allées manger une big pizza ensemble, puis visite des ruines des anciennes missions jésuites qui ont été détruites en 1767 (si vous avez vu le film Mission avec Robert De Niro et Jeremy Irons, ça parle de ça).

Le lendemain, on a loué des VTT pour se rendre dans un parc où tu peux faire des petites randos avec jolies vues sur la rivière « Rio Paraguay » ; l’une des balades te conduit aux ruines de la maison d’un ancien nazi Martin Borman, car lorsque Peron était au pouvoir, beaucoup de nazis se sont réfugiés en Argentine moyennant finances, et ils étaient même sous protection militaire autour de leur maison !!! Bon faut dire que la baraque cachée au milieu de la forêt avec pas trop de possibilités de vadrouiller, franchement je sais pas si c’est mieux que la prison…y’ pt’être quand même une justice…

 Tiziana est repartie dans l’après-midi direction Rio de Janeiro, et moi je suis allée piquer une tête dans la piscine, moins impressionnante que la précédente, mais rafraichissant tout de même (ici on est pas loin du tropique du  Capricorne, alors ça chauffe vite).

Le dernier jour, je suis allée faire du kayak avec Mariano, un autre colloc’ de chambrée, et un guide. Mariano est comptable et habite B.A. et il passe une semaine de vacances dans la région de Misiones ; c’était très intéressant de parler avec lui, et je peux vous dire qu’en France, on peut s’estimer heureux d’avoir 5 semaines de congés payés, car ici c’est 2 semaines quand tu commence à bosser dans une boîte, et seulement au bout de 10 ans t’as le droit à 3 semaines… et puis je voulais savoir s’il savait danser le tango, car nous en Europe on croit qu’à B.A. tout le monde danse le tango, et bien non, c’est pas si courant que ça d’après lui (c’est bien ce qu’il me semblait)… On est retournés à la maison de Borman, cette fois j'ai pu avoir quelques explications, et pour finir on est allés rendre visite à une communauté de Guaranis (les indigènes de cette région).

En fin d’après-midi, bus pour retourner à Buenos Aires où je passe le WE avant de descendre en Patagonie ; le gentil monsieur dans la galerie d’art à San Antonio de Areco m’avait conseillé d’aller dans la région de Salta (Nord-Ouest du pays), mais après mûre réflexion j’ai décidé d’oublier (peut-être pour une autre fois ?...), afin de prendre mon temps en Patagonie et pas courir tout le temps.

Les photos des chutes d'Iguazu et de San Ignacio sont des l'album "Argentine Misiones". Désolée si je ne peux pas répondre individuellement à chaque commentaire, mais sachez que je les lis avec beaucoup d'attention et je suis contente que vous appréciez mes photos!

J’ai quitté B.A. mercredi en direction de San Antonio de Areco, petite ville à 110 km au nord-ouest de B.A. dans la Pampa argentine, où se perpétue la culture des gauchos, les cow-boys argentins ; en fait je voulais pas m’éterniser au départ dans la capitale, mais quand j’ai voulu réservé l’hôtel par internet, il n’y avait plus de place !! Bon c’était pas plus mal, ça m’a permis de passer encore des soirées sympas à l’auberge de jeunesse, où j’ai pu croiser Ruben, un Mexicain qui est logisticien pour les associations humanitaires, Mani une dentiste Australienne, Christina l’hôtesse de l’air du Costa Rica, Sebastian l’avocat fou-fou du Chili, et Dany l’Allemand qui bosse dans l’import-export de fleurs, en congé sabbatique comme moi, mais lui va sillonner l’Amérique Latine pendant 6 mois… de très belles rencontres éphémères… on a dansé la salsa (merci Georges, j’ai pu mettre en application tes leçons), et je leur ai montré des prises d’aïkido ! Le tout arrosé de bière argentine (« Quilmes ») évidemment…

J’arrive donc à San Antonio après 2 heures de bus (très confortable), au début aucun nom de rue, je suis les explications en espagnol de la dame de l’office du tourisme, que j’ai compris qu’à moitié. Puis je demande au fur et à mesure que je trouve du monde sur ma route. Je trouve enfin l’hôtel, et en fait je suis la seule cliente ! Du coup j’ai le dortoir à moi toute seule, y'a des poules dans le petit jardin, je peux m’étaler et les gérants de l’hôtel sont aux petits soins…

Je commence à me balader dans la ville, il fait gris et il commence à pleuvoir (j’avais eu 5 jours de super soleil à B.A.),  et je tombe par hasard sur un bar qui à l’air super sympa, rempli d’objets brocante comme je les aime… Par la suite je me rends compte que la ville est truffée de restos et bars dans le même style !!! Ce sont en fait des établissements typiquement gauchos, comme des saloons ; cette ville est comme une ville du Far-West, le même style de maisons, des chiens errant partout (bon, tant qu’ils ne décident pas de s’attaquer à la viande française, moi ça me va…), des pick-up et autres bagnoles toutes plus pourries les unes que les autres…un petit air de désolation que j'adore! En plus y'a pas foule dans les rues, car la ville ne s'anime qu'à partir du jeudi!!

Puis je visite les galeries d’art, très nombreuses dans la ville, où sont exposés des tableaux représentant des scènes de la vie quotidienne des gauchos et des antiquités (tout l’attirail du parfait gaucho, souvent fait de cuir et d’objets en argent). Dans une des galeries, je commence à me taper la causette avec le sculpteur d’argent, moi je parle pas un pèt’ d’Espagnol, lui parle pas vraiment l’Anglais juste quelques mots, mais on est arrivé à communiquer, je suis restée environ ½ heure c’était génial il m’a montré et expliqué chaque objet, tu sens qu’ils sont très fiers de leur culture. En fait j’ai jamais fait d’Espagnol mais j’arrive à comprendre à peu près, et puis quand les gens parlent avec les mains ça aide…

 Ensuite je me rends dans une autre galerie, et là je suis restée je crois 1h30 à discuter avec le monsieur qui tient la galerie (il comprenait bien l’Anglais et le parlait un peu), de choses et d’autres, de la vie en France et en Argentine, il était aussi très content de m’entendre parler en français ; il connaissait Johnny Hallyday et croyait qu’il était toujours avec Sylvie Vartan !

Puis j’ai enfin goûté au bœuf argentin, délicieux, moi qui ne suis pas en général amatrice de viande rouge… (Guy j’ai eu une petite pensée pour toi ce soir-là si tu lis ce message…). Oui car à part la viande, les Argentins mangent énormément de sandwichs (le plus souvent jambon-fromage), et surtout beaucoup de plats italiens : ça c’est cool parce qu’après des heures et des heures de marche, j’ai souvent des envie de pizzas, alors là il n’y a que l’embarras du choix !

 En fait j’ai voulu visiter cette ville pour aller dans une estancia ; ce sont des grandes propriétés où tu peux passer la journée : asado pour midi (mélange de viandes grillées), puis démonstrations des techniques gauchos à cheval (notamment comment ils s’occupent du bétail), et ensuite tu peux faire un peu de cheval. Mais manque de bol, les estancias étaient fermées à cause du mauvais temps, alors je me suis consolée dans les restos gauchos de la ville, en visitant un super musée sur un artiste peintre Florencio Molina Campos (peintures un peu caricaturales et très rigolotes sur la vie des gauchos)  et en discutant avec les commerçants !

Voilà, même si je n’ai pas pu faire ce pour quoi j’étais venue, j’ai adoré cette ville et surtout la gentillesse de ces habitants. Toutes les photos sont dans l'album "Argentine San Antonio".

Aujourd'hui, je vous écris en direct des chutes d'Iguazu, la suite dans un prochain message...

Bon, je profite d’un petit moment pour vous raconter un peu ce que j’ai fait à B.A., oui pour l’instant je n’ai pas été très bavarde, à chaque fois que je pensais avoir le temps d’envoyer un message, pouf un imprévu (soirée improvisée, discussions…). Faut dire que je prend le temps de trier les photos, et ça c’est très chronophage… alors j’espère que vous les regardez !!

Alors voilà, je suis arrivée à B.A. jeudi dernier, sous la pluie…La fatigue du voyage (2h30 jusqu’à Madrid, 4 heures d’attente, puis vol de 12 heures, puis 2 heures de bus), la grisaille, j’ai du mal à trouver l’hôtel (le plan dans mon livre est faux, il manque une des avenues principales, n’achetez pas les « Petit Futé » c’est de la merde, préférez les  « Lonely Planet »), ensuite l’auberge de jeunesse où j’avais réservé est fermée depuis mai (là c’est pareil, hostelbookers.com n’a pas mis à jour ses données, mieux vaut réserver sur hostelworld.com, jamais eu de problème) alors j’arrive à comprendre qu’il faut aller en face… Bref le big stress. En fait ça faisait partie du même hôtel, mais ils ont du fermer car c’était devenu un désastre à cause des fiestas qui s’y tenaient…

En plus j’ai seulement commencé à réaliser que j’étais partie pour 6 mois, avant je ne m’en rendais pas encore compte. Voilà, tout ça réuni, je me suis un peu demandé ce que je faisais là… et puis au début pas de bonnes photos à faire ; en fait j’ai regagné du poil de la bête quand j’ai commencé à dégainer l’appareil photo.

Mais cette première impression bizarre c’est dissipée au fil des jours et des flâneries dans les différents quartiers :

-Palermo, quartier des boutiques de designers et bar branchés, et des jardins et parcs (japonais, zoologique, botanique…) où se prélassent de nombreux chats, euh je les prends juste en photos car la plupart sont un peu poisseux…

 -Abasto, quartier de Carlos Gardel qui fut un des plus grands chanteurs de tango, avec ses murs peints

-La Recoleta, quartier des musées et surtout son magnifique cimetière où est enterrée Evita (moi qui adore visiter les cimetières, de jour évidemment, je peux vous dire que ça c’est du cimetière de compèt’) 

 -San Telmo, quartier historique du tango, et surtout son marché du dimanche. Les marchés ici sont un joyeux mélange entre puces, brocante, marché artisanal, babioles en tout genre, spectacles de rue… j’adore. 

-Puerto Madero, anciens docks réhabilités, aujourd’hui quartier très luxueux, avec le pont sensé représenter un couple dansant le tango (ouais, je sais pas vous, mais moi j’ai du mal à voir…), et la réserve écologique

-La Boca, quartier coloré où vécurent les premiers immigrés italiens, qui peignèrent les maisons avec les restes de peinture qu’ils trouvèrent à bord des bâteaux. Mais attention, il faut pas y aller le soir et faut pas trop s’éloigner du circuit touristique car c’est un peu craignos. C’est aussi là que se trouve un stade de foot très populaire où un certain Maradona fit ses débuts

 Voilà, vous êtes encore là ? Aller la suite à venir, je vous parlerai du fameux tango argentin…

Je pars
Le vol de nuit s'en va
Destination Bahia
Buenos Aires ou Cuba
(Chanson de Nicolas Peyrac)

Aller, un dernier petit village alsacien pour la route...

Mais avant de prendre le vol de nuit pour Buenos Aires, j'ai du attendre 4 heures à Madrid, alors j'en ai profité pour continuer de trier mes photos de gréoux (vous les aurez peut-être un jour...).

Transfert en bus jusqu'au centre ville : 2 heures pour faire 35 km, mais bon c'était la formule la plus économique (40 centimes d'euros...), en plus un gentil argentin m'a donné une pièce car il me manquait l'équivalent de 1 centime en monnaie, et on pouvait pas payer avec des billets... ça y est, je fais déjà ma clocharde!

Puis ensuite installation à l'auberge de jeunesse, et petit tour dans la ville ; à 1ère vue, ça ressemble aux capitales européennes, en plus les gens en général ressemblent à des européens, donc pas trop de dépaysement pour l'instant.

Je dois juste aller acheter un adaptateur pour les prises de courant, pourtant j'ai emmené tous les adaptateurs, et en rentrant dans le magasin, ils passaient un CD de tango électronique avec des remix, et c'était une de mes chansons préférées (Enjoy the silence de Depeche Mode)!!! Si c'est pas un signe, ça...